L'auto-apaisement
Par Fanny Seugé
Sur www.eveilpsychomoteur.fr
Nous faisons tous les gestes
d'auto-apaisement sans nous en apercevoir : mordre l'intérieur
de sa joue, gratter les peaux autour des ongles, croiser ses jambes,
pincer ses lèvres, toucher ses cheveux, jouer avec sa langue,
chantonner, etc.
Ces gestes nous permettent de nous
concentrer, de faire baisser un petit peu notre niveau de stress, de
nous sentir en sécurité. Ils sont le reflet d'une certaine anxiété,
qui n'est pas forcément mauvaise pour nous.
Faire disparaître ces
gestes n'est pas un but absolument intéressant, mais savoir les
repérer pour nous aider à comprendre notre état émotionnel peut
être un atout.
Auto-apaisement chez le jeune enfant
Les jeunes enfants ont très tôt ces
gestes d'apaisement, ils sont observables au niveau de la succion, de
l'agrippement (avec les mains ou avec le regard), de la posture, des
contacts physiques qu'ils font sur eux même, de la voix.
Voici
quelques exemples : caresser son oreille, agripper ses habits, téter fort, toucher ses genoux, tâter le sol, croiser ses jambes,
s’attraper les mains, regarder intensément un objet, crier, mettre
les mains dans la bouche, faire tourner ses mains et ses pieds,
émettre un son constant, et il en existe bien d'autres.
Ils peuvent être confondus avec des
gestes banales d'exploration, car en effet ils en sont, c'est la
répétition qui met en avant que ce sont des gestes
d'auto-apaisement.
Causes des gestes d'apaisement
Ces gestes ne sont pas pathologiques,
mais donnent un bon renseignement sur le niveau d'anxiété du bébé.
Ils mettent en lumière des enfant plus émotifs et sensibles à
l'anxiété, ou des périodes plus compliquées.
Lorsque nous observons ces gestes, nous
pouvons nous mettre dans une démarche d'accompagnement à
l'apaisement. Par exemple, en crèche, un enfant ayant fréquemment
des gestes d'auto-apaisement aura peut être besoin de plus de
repères, par exemple des repères visuels autour de l'endroit où il
est posé ou encore un adulte préférentiellement disponible à lui
pour l’accueil et les soins.
Les enfants ayant des nombreux gestes
d'auto-apaisement montrent aussi parfois un inconfort dans
l'utilisation de leur corps. L'anxiété pouvant venir autant d'un
environnement pas assez apaisant pour lui (qui pourra être assez
apaisant pour un autre enfant), mais elle peut aussi venir d'un
manque de compréhension de sensations corporelles. Par exemple, un
jeune enfant qui est facilement dérouté lors de jeux de balancier
ou de bascule, s’agrippe à ses habits ou au sol.
Les bébés peuvent aussi montrer des
gestes d'auto-apaisement lors du contact relationnel. Certains savent
garder un grand sourire face à un adulte inconnu, mais vont se
toucher le visage, s’attraper les mains ou téter fortement sur la
sucette.
Les gestes d'auto-apaisement peuvent
aussi être des signes d'excitation, comme un enfant qui secoue ses
mains à l'arrivée du repas.
Les gestes d'auto-apaisement sont à
prendre au sérieux pour mieux ajuster son comportement face au jeune
enfant. Un jeune enfant stressé ou traumatisé vous le fera
ressentir par des difficultés de sommeil, d'alimentation ou des
gestes d'auto-apaisement, par forcément par des pleurs ou une
apathie. Il pourra rester joyeux et communicant.
Auto-agrippement
Si ces gestes sont trop
répétitifs et importants, ils sont appelés gestes
d'auto-agrippement. La différence entre auto-apaisement et
auto-agrippement n'est pas facile à percevoir. Dans
l'auto-agrippement, l'enfant a du mal à ne pas les faire, les gestes
l’empêchent de faire son boulot de bébé et d'explorer
l'environnement et les relations. Ils sont inquiétants et il est
alors important d'en parler au médecin.